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19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 05:12

cartes

 

Les Cartes

 

     Du Tarot de Charles VI      

C01RIl existe plusieurs sortes de tarots : tout d’abord, ceux qui servent à jouer aux cartes et qui sont les plus connus. Et puis ceux qui servent à tirer les cartes : Tarots divinatoires, comme celui d’Eittella, Tarots géomanciques, qui interprètent les figures issues du hasard, Tarots Chiromanciques, qui prédisent l’avenir par l’inspection des mains. Jérôme Bosh, lui-même a dessiné un jeu de tarot ou du moins lui en attribue-t-on un.

 

Il existe encore biens d’autres tarots, Tarots Egyptien, des Bohémiens, De Rider Waite, de Crowley, Alchimique, De Dali, de la Sibylle, et bien sur un Tarot maçonnique. Mais le plus connu de tous est le Tarot "dit" de Marseille, dérivé du jeu de Tarots de Charles VI, qui présente une série de figures allégoriques. Une date : 1760 - celle du Tarot de Marseille qui fait référence et qui est conservé à la Bibliothèque Nationale. Le Tarot de Marseille est constitué de 78 lames (ainsi nomme-t-on les cartes du Tarot). Ces lames se répartissent en deux groupes : vingt-deux atouts ou arcanes majeurs et cinquante six arcanes mineurs répartis en quatre groupes : Bâtons, Coupes, Deniers et Epées.

Chaque groupe compte 14 cartes : dix cartes de points (de l’As au Dix) et quatre figures (Roi, Dame, Cavalier et Valet). Les Bâtons, devenus les Trèfles de nos jeux modernes, symbolisent le Feu. Les Coupes, devenues les Cœurs, symbolisent l’Eau.  Les Deniers, devenus les Carreaux, symbolisent la Terre. Les Epées enfin, devenues les Piques, symbolisent l’Air… Les arcanes mineurs se réfèrent donc aux quatre éléments, aux quatre composantes fondamentales de la vie et au quaternaire du monde manifesté. Ainsi, jeu de cartes des plus anciens, le tarot met en œuvre un monde de symboles. Et comme dans le nom même de Tarot, il reste toujours, dans ces images quelque chose qui nous échappe.

 

Histoire

 

C’est en Italie du Nord qu’il faut aller chercher les premières manifestations du Tarot. Les couleurs retenues sont, en général, celles des jeux italiens : Coupes, Epées, Bâtons et Deniers avec quatre têtes : Roi, Dame, Cavalier, Valet. De plus, vingt deux cartes spéciales, que les Italiens qualifient de "Triomphi" (Triomphes), forment pratiquement une cinquième couleur. C’est en 1442, à Ferrare, qu’est mentionné pour la première fois le jeu de "Carte da Triomphi" - (Cartes des Triomphes). C’est notamment pourquoi il est très vraisemblable de penser que le Tarot pourrait avoir été inventé dans les Cours princières de l’Italie du Nord, notamment celles de Milan ou de Ferrare. Le goût des fêtes somptueuses et des processions carnavalesques, les références littéraires à Pétrarque et à son recueil de poèmes "I Triomphi" permettent en effet de penser que c’est bien dans cet environnement, qu’a pu naître la série des Triomphes et l’on a pu définir et localiser trois traditions distinctes.


      Au Tarot d'Oswald Wirth      

01RROn pouvait bien se douter que les appellations Tarot de Venise, de Marseille ou de Besançon avaient un caractère artificiel. A cette classification dépassée, on peut substituer une répartition fondée sur le nombre et l’ordre des allégories dans la série des atouts. Milan, Bologne et Ferrare en seraient les foyers. La tradition Milanaise survit dans le Tarot de Marseille, la tradition Bolognaise se perpétue dans le Minchiate à quatre vingt dix sept cartes tandis que la tradition Ferraraise a pratiquement disparu. Mais les aventures du Tarot ne devaient pas s’arrêter là. Ainsi, quand le jeu se répandit dans l’Empire Germanique, l’aspect étrange de ces Tarots italiens, dut choquer le rationalisme des joueurs, car les cartiers d’outre-Rhin substituèrent aux couleurs d’origine, celles des cartes françaises : piques, carreaux, cœurs et trèfles, et ils remplacèrent ces atouts inquiétants par des sujets plus simples que les joueurs d’aujourd’hui connaissent bien. 

 

C’est à la fin du XVIIIème siècle, que Court de Gebelin, pasteur protestant et franc-maçon, crut découvrir dans les atouts du Tarot les images d’un livre secret venu des anciens égyptiens et que prit naissance, en France, une tradition ésotérique, aujourd’hui très largement diffusée. Ces rêveries ne devaient pas rester lettre morte, car deux ans plus tard, un cartomancien du nom d’Etteilla proposait sa méthode de divination par le Tarot et inventait un jeu de soixante dix huit cartes, dont on trouve encore de nos jours des exemplaires dérivés du modèle "dit" égyptien dont il est le créateur. Un autre personnage, Alphonse Louis Constant, plus connu sous le nom d’Eliphas Levi, publia en 1856 le Dogme et Rituel de la Haute Magie et ce livre fut le départ d’un nouveau courant d’interprétation plus franchement tournée vers l’occultisme. Selon Eliphas Levi, le Tarot recèle un secret qu’il lui appartenait de révéler en évoquant la Kabbale, Hermès Trismégiste, l’alchimie, l’astrologie, et tutti quanti … Ce nouveau courant de pensée atteint son apogée dans les dernières années du XIXème siècle avec les figures de Stanislas de Guaïta et Gérard d’Encausse, dit Papus, auteur du Tarot des bohémiens en 1889.

 

C’est à Oswald Wirth que l’on doit la première tentative pour concevoir et éditer un Tarot spécifiquement ésotérique. Il dessina, en 1889 une série de vingt deux cartes, fortement inspirées du Tarot de Marseille. Ainsi, d’un symbolisme perdu, celui des Triomphi milanais originels, les occultistes modernes ont tiré une nouvelle inter-prétation nourrie de l’égyptomanie de la fin du XVIIIème siècle et de l’influence de l’alchimie, désormais cantonnée dans le champ de l’indicible. Une nouvelle tradition s’instaurait et venait se greffer sur un jeu qui ne demandait que cela. Alors, si les théories des occultistes font fi de l’histoire, leur force est d’avoir inventé un univers de légende qui continue d’alimenter notre imaginaire …

 

 

Visage

Source de l'image http://membres.multimania.fr/tarotmarseille/

 

 

Légende

 

Un Roi appela un jour ses sept conseillers en art divinatoire et il leur dit : Mon fils compte vingt et un printemps au coucher du soleil. Né Bateleur, avec tous les pouvoirs que lui confèrent sa naissance, il a acquis Force, Sagesse et a su faire la part des choses, il est devenu cette figure ambiguë et sage qui tire leçon de tous les enseignements, il est aussi Le Fou … Pour immortaliser sa quête, j’ai décidé d’exalter l’itinéraire qui lui sert de modèle, en assignant à chacun de ses printemps, une figure correspondante. Il se trouve que le jeu en comporte vingt deux, dont l’une est sans chiffre et l’autre sans nom. C’est donc une de trop, qu’il vous appartiendra, après un choix judicieux et sage, d’éliminer de la mémoire des hommes.

 

Les sept sages frémirent à l’idée de rompre le parfait équilibre… Mais devant les menaces du Roi, ils s’exécutèrent. Et l’aube les trouva penchés sur des grimoires, déchiffrant les vingt deux images, afin de décider celle dont la disparition causerait le moins de mal. Le matin, dans la salle du trône, le premier des sept sages se résigna à faire disparaître le Pape. Le Roi lui fit trancher la langue et il perdit l’usage de la parole. Le second sage, plus habile, proposa de supprimer la Force, car on retrouve ses valeurs dans l’Empereur et dans la Tempérance. Mais le hasard fit qu’il fut déchiré le soir même par une bête féroce. Le troisième sage proposa d’éliminer la Roue de Fortune qui devint sur-le-champ l’objet de son supplice. Le quatrième sage, qui avait proposé de supprimer l’Etoile car, disait-il, elle est déjà dans la Lune, perdit sa route. Le cinquième devint stupide, pour avoir supprimé l’Impératrice. Et le sixième fut exilé pour n’avoir rien proposé du tout.

 

Vint alors le septième sage qui était aveugle et qui dit : Majesté, celui qui te parle n’a jamais vu le Soleil. Il ne le connaît que par oui dire. Mais il a pour lui la lumière intérieure. La lumière brille où elle veut… Supprime le Soleil. Ainsi fut fait et les ténèbres ne s’accomplirent pas. Cependant, au moment où le Roi posait sur la tête de son fils la lourde couronne de rayons, un halo de lumière blanche l’aveugla et il perdit la vue. Ainsi, pour avoir mésestimé l’image solaire, il subit le châtiment le plus terrible, non pas les ténèbres, mais l’éblouissement. Cruelle ironie, la folie s’en prit à son fils et l’image du Fou clôtura ce parcours royal. Quant au septième sage, certains pensent qu’il s’est confondu avec l’image du Diable et qu’il y aurait certaines leçons à en tirer.


Maj 29 01 2011 *

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